Que sont-ils devenus ? Quentin Ybert, récompensé en 2016

En 2016, Quentin Ybert a remporté la bourse de la vocation dans la catégorie « Apprentissage ». Ce jeune prodige souffleur de verre, déjà élu Meilleur Apprenti de France en 2014, a intégré, depuis, le CEGEP du Vieux Montréal au Canada en vue de parfaire son apprentissage. C’est notamment cette bourse de 3 000 euros, parrainée par SAMSE, qui lui a permis de traverser l’Atlantique et d’y vivre une expérience riche et unique. Nous avons contacté Quentin afin de prendre de ses nouvelles…

Bonjour Quentin, pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour nos lecteurs ?

Bonjour à tous ! D’origine savoyarde, je suis expatrié à Montréal afin d’y vivre ma passion de souffleur de verre. C’est un choix que j’ai fait afin de poursuivre mes rêves et je m’estime vraiment chanceux d’avoir été si bien soutenu dans la vie pour que je puisse maintenant m’exprimer librement et avec une matière que je découvre encore, le verre.

Meilleur Apprenti de France 2014 option « verrier à la main », comment est née votre passion pour ce métier ?

Une passion naît à force de la pratiquer…

Quand je me suis engagé dans cette voie, je ne savais pas du tout ce qui m’attendait. En 2e année, j’ai été sélectionné pour participer au concours du Meilleur Apprenti de France. Pour cela, il fallait réaliser une pièce en verre : au départ, je ne le faisais pas pour gagner, ni pour la récompense, mais plutôt pour prouver aux autres et à moi-même que j’en étais capable. Finalement, je me suis vraiment pris au jeu et c’est moi qui ai été récompensé. Avec beaucoup de fierté pour ma famille présente ce jour-là.

Pouvez-vous nous décrire votre cursus ? Quel diplôme faut-il obtenir pour être reconnu comme souffleur de verre ?

Mon cursus est très classique. J’ai passé mon diplôme de CAP arts du verre et du cristal puis mon BMA souffleur de verre au lycée Jean Monnet, à Yzeure dans l’Allier.

J’ai eu l’occasion d’effectuer quelques stages en France chez Mathieu Blin à Saint-Georges d’Hurtières, Laëticia Andrighetto à Mont-de-Marsan, Pierre Nicole à L’Isle-sur-la-sorgue, et dans l’atelier Peter Layton’s London Glassblowing. Cela m’a vraiment aidé à apprendre mon métier et à m’ouvrir sur le monde. À la fin de mon BMA, avec 5 de mes camarades de classe, je suis venu à Montréal pour y suivre les cours d’Espace VERRE. Je m’en rappelle comme si c’était hier : cela nous a permis à tous de redécouvrir le verre et tout ce que l’on pouvait exprimer avec.

Ma créativité et ma motivation pour ce métier se sont décuplées depuis que je suis ici.

Lauréat de la Bourse de la Vocation Apprentissage, pouvez-vous nous expliquer ce que ce trophée vous a apporté ?

C’est une belle reconnaissance.

J’ai pu constater que ce que je faisais pouvait être apprécié. Ça fait toujours du bien de savoir que des gens croient en vous, et que la voie dans laquelle vous vous êtes engagé est peut-être la bonne. Cela m’a fortement aidé à payer mon matériel de façonnage du verre (couleurs, outils, etc.). Un vrai coup de pouce dont j’avais besoin. 

Etes-vous satisfait de votre formation à Montréal ? Est-ce que vous vous êtes bien adapté à la vie canadienne ?

Oui oui, totalement satisfait ! La formation est excellente, même s’il nous faut parfois revoir les bases puisque le cours de première année s’adresse aussi et avant tout aux débutants ; et un tout autre point de vue nous est donné. La vie est différente à Montréal, car je suis passé d’une petite station de montagne dans les Alpes à une grande métropole : un sacré changement, sauf pour la neige! Elle est là, partout ! Les québécois sont des personnes très accueillantes, amicales et chaleureuses. L’état d’esprit est différent aussi, plus ouvert, ça fait du bien. Je m’y sens vraiment bien. 

Vos projets pour la suite ?

Un seul projet, celui de continuer à « m’éclater » dans cette voie et à prendre autant de plaisir à vivre de ma passion.

Un conseil à donner à tous ceux qui ont un projet atypique comme le vôtre ? 

Ce n’est pas parce qu’on est “une tête” que l’on ne peut pas faire un métier manuel ou artistique, et inversement. On peut aller loin avec des idées farfelues et qui surprennent tout le monde. C’est cool les idées farfelues, et ça met au défi !