Steven Giordano : « Le Prix des Neiges a garanti la viabilité
de notre projet »

Avec son ami Hans Desaire, Steven Giordano avait conquis le jury du Prix des Neiges 2016 pour le projet Bike Andes Peaks. Son idée : partir à l’assaut des Andes, pendant six mois, en tandem. Trois ans plus tard, il revient sur cette incroyable aventure sportive, pédagogique et humanitaire. Il nous parle aussi de la bourse du Prix des Neiges, qui a été déterminante pour la concrétisation du projet. Rencontre avec un amoureux de la montagne !

 

BikeAndesPeaks Prix des Neiges

 

Qui est Steven Giordano aujourd’hui ?

J’ai 28 ans et je suis accompagnateur en montagne, épris de rencontres et de découvertes. C’est une vraie passion, que j’ai développée quand j’avais 20 ans. À la base, je ne suis pas issu d’une culture montagnarde, mais j’ai grandi dans les Alpes, à observer, timide, la beauté des cimes. C’est un séjour de quatre jours en Vanoise qui a tout changé.

Que s’est-il passé lors de ce séjour ?

Cela a été une révélation. J’ai eu le déclic et j’ai décidé de changer mon mode de vie. Ma passion et ma curiosité pour la montagne n’ont fait que s’accroître. Plus je la parcours, plus je découvre sa diversité. Je m’y sens libre et vivant !

En 2016, vous avez candidaté au Prix des Neiges. Pourquoi ?

Avec Hans Desaire, nous recherchions des financements pour notre projet Bike Andes Peaks, pour lequel nous avons consacré deux ans de notre vie. Nous prospections des organisations dont les valeurs et les origines s’accordaient avec les nôtres. Étant tous les deux originaires de Haute-Savoie, postuler au Prix des Neiges, qui valorise les Savoie, nous a semblé évident.

Quel souvenir gardez-vous de cette soirée ?

C’était une soirée riche en émotions et en découvertes. Les autres boursiers avaient de très beaux projets. J’avais été touché par la famille de musiciens, et également par l’entreprise J’aime Boc’Oh. Pile un mois avant notre départ, c’était le point final à notre longue préparation. L’obtention de cette bourse a garanti la viabilité de notre projet sur le plan financier, et nous a apporté de la légitimité. Concrètement, cette bourse nous a permis de vivre, pendant six de mois, une incroyable aventure.

D’ailleurs, parlez-nous un peu de cette aventure en tandem, dans les Andes. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Ce sont des souvenirs incroyables. Je me souviens notamment du coucher de soleil qui a suivi notre tentative sur le sommet d’Ojos del Salado, le plus haut volcan au monde. Du côté Argentin, il est particulièrement isolé, loin de la civilisation. Le camp de base se situe dans un lieu nommé El Arenal, un grand plateau bordé par plusieurs sommets dépassant les 6000 mètres. Nous n’avions pas réussi à atteindre le sommet car, malade, je ne pouvais pas respirer correctement. À notre retour à El Arenal, je ne trouvais pas le sommeil et je voyais la lumière extérieure décliner. J’ai rarement ressenti un tel sentiment de plénitude !

 

BikeAndesPeaks Prix des Neiges

 

Et pourquoi en tandem ?

Ce choix s’est fait dès le départ ! Nous n’en n’avions jamais fait auparavant et nous voulions entreprendre une aventure qui soit entièrement nouvelle. C’était une découverte totale ! Puis, le symbole du lien immuable entre compagnons de cordée et de tandem nous a semblé séduisant : nous irons au bout ensemble ou nous n’irons pas.

Quel pays vous a le plus marqué ?

Sur le plan culturel et historique, je suis tombé amoureux de la Bolivie ! Ce petit pays enclavé est resté, de mon point de vue, un peu plus éloigné de l’occidentalisation que ses voisins. J’ai été fortement marqué par la Pachamama et les cultes voués aux montagnes. J’ai trouvé exceptionnel la personnalisation des montagnes en divinités et les histoires qui les lient. Et puis ces paysages…